Appel à communications

L'appel à communications est clos.

La production d’imprimés éphémères et bon marché des siècles passés mérite d’être étudiée avec attention non seulement à cause de l’ampleur de ses tirages, mais aussi pour la diversité de ses contenus et pour les informations précieuses qu'elle apporte dans de nombreux domaines, notamment la culture populaire, la circulation des idées et l’histoire du livre. Souvent désignée par son statut de transport et de vente, elle est apparue conjointement à l’invention de l’imprimerie et l’a accompagnée jusqu’à des époques très récentes. Si les textes et récits publiés sous la forme d’éphémères imprimés survivent encore à certains endroits du globe, ils font désormais partie d’un passé révolu en Europe : la disparition d’une activité éditoriale traditionnelle, allant de pair avec la perte des objets imprimés eux-mêmes, nous pousse à leur étude et nous oblige à la conservation d’une mémoire qui se perd.

Genève, ville importante pour l’histoire de l’imprimerie européenne, est également le lieu de conservation de plusieurs collections de feuillets francophones et anglophones, de pliegos de cordel espagnols et d’imprimés brésiliens. Ce congrès se propose de faire connaître la richesse de ces fonds, de faire le point sur la recherche actuellement menée en Europe occidentale et d’aborder cette production sous un angle transnational avec un spectre chronologique large.

Cette rencontre se veut internationale et interdisciplinaire, à l’image de son objet d’étude, qui traverse résolument les époques, les frontières géographiques et les genres littéraires, éditoriaux et artistiques. Des chapbooks anglais aux fogli volanti italiens, des pliegos de cordel et autres plecs de canya i cordeta ibériques, à la Bibliothèque bleue française et au Volksbuch allemand, nous souhaitons favoriser les échanges et créer des liens entre chercheuses et chercheurs d’horizons divers, qu’elles ou ils soient médiévistes, modernistes, sociologues, historien-ne-s de l’art, folkloristes, historien-ne-s de la littérature, de l’imprimé ou de la musique, ou encore spécialistes des humanités numériques.

 

Axes de recherche

Les conférencières et conférenciers sont invité-e-s à développer une réflexion à partir d’une des trois perspectives suivantes.

  • La mise en récit de l’événement : informer, divertir, édifier

Dès les années 1480, de courtes brochures à faible coût sortent des presses des imprimeurs occidentaux ; parmi elles, une proportion non négligeable porte sur l’actualité. Ces occasionnels rapportent couronnements et tremblements de terre, victoires militaires et comètes ; plus tard, s’y ajouteront les faits divers. Au cours du XVIe et du XVIIe siècle, les nouvelles abordées se font de plus en plus variées, et elles commencent à être réunies en gazettes, d’abord hebdomadaires, puis quotidiennes. Comment l’actualité politique, militaire, religieuse est-elle rapportée dans les imprimés bon marché et la littérature de colportage ? Quelle est la place accordée aux phénomènes naturels, aux faits divers ? Ces nouvelles sont-elles rapportées pour elles-mêmes ou servent-elles de support pour convaincre ? Sont-elles commentées, voire analysées ? Quelle est la part d’invention dans ces récits et comment s’y articulent réalité et fiction?

  • L’imprimé et ses frontières : circulation internationale et spécificités culturelles

Charlemagne, Fierabras, Edmond Dantès ou encore l’Atala de Châteaubriand ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres des personnages, thèmes et motifs littéraires qui ont franchi les limites géographiques et linguistiques sous la forme d’imprimés éphémères et qui ont fini par présenter des caractéristiques différentes selon les époques et les lieux d’impression. Nombreux sont aussi les exemples d’événements historiques plus ou moins fidèlement relatés qui ont connu une fortune transnationale. Dans ce panel seront attendues des contributions qui mettent l’accent sur la circulation, la traduction et l’adaptation de motifs littéraires ou de thèmes historiques, en vue de répondre aux questionnements suivants : que dire de la mobilité des textes (genre, matérialité, lectures, etc.) ? Quels types d’information traversent les frontières ? Pouvons-nous parler de spécificités culturelles selon le pays, la région ou l’aire confessionnelle d’impression ? Que peut-on dire de la circulation des images qui illustrent ces imprimés ? En ce qui concerne les traductions, quelles sont les omissions, additions, modifications apportées au texte et comment les expliquer ?

  • L’actualité de la recherche

Depuis les études pionnières d’il y a plus d’un demi-siècle autour des imprimés éphémères, les recherches individuelles et de groupe se sont multipliées. On a reconnu la valeur littéraire, documentaire et matérielle de cette production pensée pour n’être pas conservée, on lui a consacré des ouvrages, on a commencé à en numériser de grands ensembles. Cependant, la majorité de ces travaux résultent d’initiatives individuelles, locales, souvent brèves, créant une constellation de centres aux approches et aux contenus divers et variés, qui empêchent une vision d’ensemble et un dialogue global. Or, il est nécessaire d’embrasser une perspective plus large – tant pour ce qui concerne l’étude du phénomène, que l’analyse des textes qui le composent et des images qui l’accompagnent. Les communications s’insérant dans cet axe s’attacheront à faire le point sur la recherche, à décrire des travaux en cours, leur objet, leur méthodologie, les problèmes rencontrés, les solutions envisagées pour les résoudre. Chaque projet de recherche sera illustré par un poster au format A0 exposé pendant toute la durée du congrès ; une poster-session sera par ailleurs sera organisée.

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